Le stage de fin d’études marque un passage important dans la vie de tout étudiant. Certains sont enthousiastes et anticipent positivement cette nouvelle étape, afin de mettre à profit tous leurs nouveaux savoirs. D’autres semblent plus mitigés quant à cette ultime étape avant l’obtention de leur diplôme. Quelle que soit leur perception, cette période a une incidence importante sur leur intégration au marché du travail. Cet article met en perspectives le regard d’un stagiaire et d’une professionnelle associée quant à l’intégration et au déroulement du stage, ainsi que l’établissement de la relation entre le stagiaire et sa professionnelle associée.
Point de vue d’Alexandre, stagiaire :
Étant de nature beaucoup plus pragmatique que théorique, j’avais très hâte de commencer mon stage de fin d’études universitaires. Enfin, j’allais pouvoir mettre à profit toutes mes connaissances fraîchement acquises et montrer mon savoir-faire dans un vrai milieu professionnel. Tout d’abord, il était clair pour moi que je voulais évoluer dans le milieu de l’éducation. Je pourrais y retrouver une bonne dose de relations humaines auprès d’une clientèle jeune et énergique dans un environnement tout aussi stimulant. Dès la fin de mes études secondaires, l’idée de travailler dans le milieu éducatif m’effleurait déjà l ’ esprit. Mon parcours collégial terminé, je me suis inscrit au baccalauréat en développement de carrière de l’Université du Québec à Montréal. À l’évidence, la profession de conseiller d’orientation de mon père a influencé mon parcours. Dès le début, le programme de formation m’a plu, et j’ai rapidement réalisé que mes forces se situaient plus du côté pratique que du côté théorique.
Première étape : Trouver un stage! Après quelques démarches, j’ai enfin déniché un stage dans le milieu scolaire.
J’étais au comble du bonheur et l’idée d’effectuer mon stage dans l’une des plus grosses écoles secondaires du Québec me paraissait un peu folle, mais j’étais prêt à relever ce défi! À ce moment, je n’avais aucune idée que ce stage allait être un moment marquant dans mon parcours professionnel. Et ce moment fut ma rencontre avec ma professionnelle associée.
Lors de notre première rencontre, je me suis présenté, bien habillé, avec mon curriculum vitӕ à la main, et tentant de démontrer mon enthousiasme débordant (tel qu’appris dans nos cours de préparation au stage) prêt à rencontrer une vraie professionnelle du milieu de l’éducation. Après quelques questions sur mes objectifs de stage et la description des tâches qui s’annonçaient durant ma période de stage, elle se leva et me fit faire la visite de l’école en me présentant comme son nouveau stagiaire. C’est à cet instant que mon aventure professionnelle commença. J’ai vite compris que ce milieu de stage me permettrait de faire des apprentissages fondamentaux et de vivre des expériences personnelles et professionnelles marquantes. Tout au long de mon stage, j’ai eu la chance de vivre pleinement la réalité du milieu. Ma professionnelle associée a pris soin de m’intégrer dans tous les aspects de sa pratique : rencontre individuelle avec les élèves, présentation dans les groupes-classes, organisation d’événements, participation à des réunions d’équipe de professionnelles, etc.
Mais tout compte fait, le rôle de stagiaire n’est pas de tout repos. Nous ressentons beaucoup de pression : emmagasiner de la nouvelle information de toute sorte, faire preuve d’initiative, s’intégrer au milieu, performer, etc. Nous voulons contribuer au milieu et être proactifs, tout en étant résilients envers nos erreurs. Ma professionnelle associée m’a rapidement fait comprendre que les erreurs font partie du processus d’apprentissage. Pouvant compter sur cette dose de confiance, j’ai pu miser sur mes capacités et développer aisément toutes mes capacités professionnelles.
À l’université, on mise beaucoup sur le développement de nos savoirs. Cependant, je dois avouer que je me suis senti quelque peu dérouté, car les savoirs que j’avais acquis n’étaient pas nécessairement ceux dont j’avais besoin pour répondre rapidement et concrètement aux demandes de mon nouveau milieu de stage. Par exemple, calculer des unités pour la diplomation, expliquer les particularités d’un système scolaire, connaître les codes de cours et les normes de diplomation, etc. Ce stage m’a permis de développer des savoirs, mais encore plus important, des savoir-faire et des savoir-être professionnels. En m’encourageant, en me guidant et en m’accordant sa confiance, elle a fait en sorte que la transition entre mes études et le milieu du travail se fasse le plus favorablement possible, et que j’acquiers la confiance nécessaire afin de pouvoir développer mon jugement professionnel.
Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler dans un domaine qui me passionne. Grâce à cette expérience, j’ai finalement trouvé chaussure à mon pied comme conseiller en formation scolaire dans une école secondaire située sur la Rive-Nord (dans la région de Montréal). J’entretiens des liens très positifs avec l’équipe-école, et l’on me complimente souvent sur la qualité de mon travail. Rien de tout cela n’aurait été possible sans la rigueur de ma professionnelle associée, qui a toujours insisté sur le développement de tous mes savoirs. Sa diligence et son souci de me faire évoluer comme jeune professionnel m’ont permis de m’intégrer rapidement sur le marché du travail.
Mon stage étant terminé, je garde encore le contact avec elle. Je la considère comme une mentore, une collègue qui sera toujours là pour moi.
Elle est devenue une personne-ressource sur laquelle je peux compter, et qui pourra m’aider, peu importe les circonstances auxquelles j’aurai à faire face dans ma vie professionnelle. J’ai eu la chance de rencontrer une femme passionnée qui m’a donné envie de continuer à me dépasser chaque jour. Je la remercie pour cette extraordinaire expérience, et j’espère qu’elle continuera à donner la même flamme à d’autres finissants du domaine de l’orientation.
Point de vue de Marie-Josée, professionnelle associée :
L’engagement pour l’accompagnement d’un jeune professionnel demande réflexion. Évidemment, cette responsabilité demande temps et énergie, mais également une bonne dose de diplomatie et de savoir-faire. Pour ma part, je rencontre toujours les nouveaux candidats avant de prendre une décision. Je veux m’assurer que mon milieu et les tâches que j’accomplirai pendant sa période de stage lui seront bénéfiques et qu’elles répondront à ses attentes.
Les objectifs du stage sont évidemment de mettre en pratique les connaissances durement apprises tout au long de sa scolarité. Souvent, nous assistons à un choc professionnel de la part du stagiaire, avide de pouvoir enfin mettre en pratique l’étendue de ses connaissances. La réalité peut le frapper de plein fouet! Malgré tous ces nouveaux savoirs à son actif, il y en a encore davantage qu’il ne connaît pas! Cela peut être très déstabilisant pour cette jeune recrue. Il passe alors d’un état de confiance à celle d’incertitude. Le doute s’installe ainsi que l’anxiété, et parfois même le découragement. Il peut passer par un arc-en-ciel d’émotions! Le rôle du mentor est de le soutenir et de l’accompagner dans ce choc postétudes.
Les qualités de bienveillance, d’ouverture et d’authenticité sont indispensables à une intégration professionnelle qui sera fructueuse des deux côtés.
Il ne faut pas sous-estimer le vent de fraîcheur et d’innocence professionnelles que ce nouveau venu vous apportera ainsi qu’à votre milieu. De plus, j’ai toujours eu le souci d’accompagner mes stagiaires vers l’intégration au marché du travail en les guidant dans leur première démarche de recherche d’emploi; pour moi, cela aussi fait partie du stage.
Ce premier contact avec la réalité du milieu professionnel qu’il a choisi est d’une grande importance pour son insertion personnelle et professionnelle. Alors, votre mission, si vous l’acceptez, est de devenir le témoin privilégié de l’émergence d’un jeune adulte vers sa vie professionnelle en lui permettant de développer le plus d’atouts possible pour une insertion professionnelle réussie. Quelle belle mission, vous ne trouvez pas!
